«J'ai la sensation d'une approche plus légère, plus ludique" même si
les réalités que les cinéastes donnent à voir sont toujours aussi inquiétantes.» C'est ainsi que Suzette Glenadel émerge de sa longue plongée annuelle dans la production documentaire. Plusieurs mois de défrichage pour la déléguée générale du Cinéma du réel, afin de dénicher ces films rares, qu'on ne verra parfois jamais à la télévision. Pour cette vingt-deuxième édition: trente films en compétition internationale, vingt en compétition française, une rétrospective vouée à l'«Amour» et un hommage à deux pionniers du genre, Henri Storck et Pierre Perrault, décédés cette année.
«La part faite au documentaire de création tend à s'amenuiser sur les chaînes, constate Suzette Glenadel, condamnées qu'elles sont à satisfaire la plus large audience possible.» Si les films courts témoignent toujours d'une originalité dans la forme et dans les sujets, les longs reflètent à la fois une maîtrise de plus en plus tranquille de la narration, mais aussi une timidité à transgresser une sorte d'académisme. Une écriture journalistique qui décline le sujet, sans pour autant devenir un film, ni faire ce travail de recréation de la réalité qui signe le docu dit «de création».
Reste le meilleur, que donne souvent à voir le Cinéma du réel: une production, sinon «plus légère», du moins un peu plus charnelle qu'auparavant. Qui signale une sorte de tendance du jeune cinéma documentariste à plus «incarner» les grandes questions agitant notr