Habitant Londres depuis six ans, Youssef Adel, alias U-Cef, est né à
Rabat il y a 38 ans. Son père était gendarme, son oncle musicien. Les gazettes d'outre-Manche présentent ce producteur DJ aux traits émaciés et aux gestes doux comme la nouvelle sensation techno-bled, un pendant digitalo-maghrébin de la vague asian dub (Talvin Singh, Nitin Sawhney").
Le phénomène s'est fait remarquer avec deux maxis sortis en 1998, Tagazoot et Hijra. Combinaison sympathique de drum'n'bass et de musique populaire marocaine, le chaabi, un croisement entre frénésie gnawi et hip-hop dont les radios British se sont entichées. «Mon oncle achetait des tas d'instruments qu'il rangeait dans le garage de ma grand-mère, où j'allais jouer de tout, reggae, rock, funk, chaabi ou cha-cha», raconte Youssef, qui fonde au début des années 80 Quark. Un groupe qui intègre la petite scène «rock» marocaine où gravitent déjà les Golden Hands à Casa et les Spectrum à Rabat. «Nous animions les fêtes de l'Aïd, le théâtre Mohamed-V et surtout les clubs des hôtels Hyatt Regency ou Hilton», se souvient Youssef qui, après de vaines études de langues à Montpellier puis à Paris, rentre en 1987 à Rabat, où il travaille à l'office marocain des transports. Parti à New York au début des années 90, il passe «quatre ans à jouer avec des groupes de tous styles, hip-hop, reggae, rock, fusion, ou jazz, côtoyant Don Cherry, Hassan Hakmoun (Marocain gnawi), les musiciens du club Giant Steps"». Il y rencontre aussi sa future femme, une