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LE PORTUGAL AU SALON DU LIVRE (3)Lispoète à Paris. Libraire-éditeur, Michel Chandeigne diffuse sa passion pour Lisbonne et les auteurs lusitaniens.

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publié le 20 mars 2000 à 23h28

Michel Chandeigne est entré dans le monde des livres par la

typographie. Choisir à la main les caractères de plomb, composer les pages artisanalement, tirer les feuilles une à une. «J'ai toujours été un manuel et puis j'aimais bien les beaux livres. Alors c'est un peu un hasard.» En 1982, un an après ses débuts, il obtient le prix typographique GLM avec une édition du poème de Parménide, ce qui l'incite à continuer. Des fidélités se nouent, notamment avec le poète Dominique Fourcade (il publie encore régulièrement de très beaux petits livres, ou de simples cartes postales signés Fourcade). A 25 ans, il est nommé professeur de biologie à Lisbonne au titre de la coopération militaire. Il dit y avoir découvert la liberté. «Je la connais mieux que n'importe quelle ville au monde. Et chaque fois que j'y retourne, je retourne chez moi.»

En 1986, rentrant à Paris, il cherche un atelier pour son travail de typographe, mais n'en trouve pas, pour cause de spéculation immobilière. On lui propose le lieu où il est toujours, 10, rue de Tournefort, dans le Ve arrondissement, et «comme, entre-temps, j'avais commencé à traduire de la poésie portugaise et à diriger des numéros d'Autrement, j'ai décidé de reconstituer un coin de Lisbonne ici. La librairie a très bien marché, alors il a fallu suivre. Il n'y en avait pas d'autres consacrées au monde lusophone à l'époque, à part une, un peu bas de gamme. Depuis, une troisième s'est créée et l'Harmattan, qui possède un stock important d'auteurs b