La Fox ne s'est pas empressée de sortir Bulworth en France et il y a
fort à parier que le nouveau film de Warren Beatty (écrit, produit, réalisé, interprété par lui) soit ici une sorte de non-événement intégral. Une farce de plus satirisant l'Amérique, qui plus est avec l'outrance cartoonesque de la star sexagénaire attifée pendant trois quarts d'heure en rappeur blanc, risque fort de laisser de glace le public français. On a beau retourner l'affaire dans tous les sens, on ne voit pas comment lui trouver ne serait-ce que la pertinence contrariante dont elle prétend se réclamer, à l'instar, au cinéma, d'un Joe Dante (Gremlins") ou, à la télé, de la série Spin City.
Pourtant, Bulworth commence bien. Beatty, sérieusement lifté mais toujours vert, interprète un sénateur démocrate entamant une nouvelle campagne électorale. Incapable de dormir depuis plusieurs nuits, Bulworth se retrouve au petit matin se passant en boucle la campagne publicitaire imbécile vantant ses mérites. Lessivé et amer, il ne croit plus en rien et certainement pas à la nécessité d'un énième mandat. Il décide alors de se suicider, en engageant un tireur d'élite qui doit le supprimer par surprise. Vivant désormais sous cette épée de Damoclès, le sénateur pète un câble et rompt la langue de bois au profit d'un franc-parler dévastateur. Le politique est restitué à sa véritable dimension de mensonge généralisé et de cirque sinistre pour masse idiote. Bulworth le bullshiteur sème sur sa route déraillante, de meetin