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Libération

Le Printemps des poètes. Poètes, vos papiers.

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Rencontres avec trois auteurs contemporains.
publié le 23 mars 2000 à 23h21
(mis à jour le 23 mars 2000 à 23h21)

Il ne manquera ni les fleurs, ni les couronnes tressées par les enfants malades. Pour la seconde année consécutive, l'Etat a décidé de faire sa fête à la poésie. Prévert et Desnos seront agités comme deux fétiches destinés à couvrir le rituel. Pendant ce temps, des oeuvres s'écrivent, la plupart du temps inconnues du grand public. L'arbre cache bien la forêt.

Contre. Qui sont les poètes d'aujourd'hui? Leurs points de rencontre et de séparation? Nous en avons rencontré trois qui, quoique séparés par l'âge, la géographie ou la poétique, occupent chacun une position nodale dans le «milieu». Jean-Jacques Viton, 67 ans, vice-président du cipM (centre international de poésie Marseille) co-dirige dans la même ville la revue If. Jean-Michel Maulpoix, 48 ans, a fondé le Nouveau Recueil (édité par Champ Vallon) et préside la commission poésie du Centre national du Livre. Enfin, le Nantais Philippe Beck, 36 ans, s'occupe de Quaderno (éditions MeMo) (1). Mais une question se pose d'abord, candide et monstrueuse: comment peut-on être poète, quand tout le monde veut être romancier?

Cela ne semble pas être un choix coquet, mais une pente naturelle. Jean-Jacques Viton s'en amuse: «Beaucoup de romanciers commencent par la poésie, mais ne le disent pas. C'est lié à la jeunesse, comme l'acné ou les crises de marxisme!» Pour Jean-Michel Maulpoix, c'est un intérêt pour «la substance des mots» qui l'a poussé très jeune vers le poème. Son aîné remarque que ce n'est qu'après Décolla