A l’occasion de la quadruple exposition de Daniel Buren, paraissent les premiers volumes d’un catalogue raisonné, chronologique d’une part, thématique de l’autre. Daniel Buren évoque ici, son travail exposé, la mémoire de l’oeuvre et le contexte général pour l’art d’aujourd’hui.
Peut-on parler de votre travail en termes d’expérimentation?
En général, étant donné que les travaux sont spécifiques au lieu, ils ne peuvent être vus ni avoir lieu ailleurs; or il est difficile de qualifier d'expérimentation quelque chose de non renouvelable. L'exposition de Villeurbanne, qui se cantonne à un thème précis, celui des «Cabanes éclatées», est un type de travail qui, bien que spécifique, inclut un possible changement de lieu et joue, en les intégrant, sur toutes les différences qui vont «altérer» l'oeuvre, tout comme l'oeuvre influence le lieu d'accueil. On peut alors, je pense, parler à chaque fois d'une expérimentation différente.
Ce qui frappe à Villeneuve-d’Ascq, au contraire, c’est le vieillissement concret, de certaines oeuvres anciennes.
Il est parfois dû à la conjonction de mauvais traitements matériels. Pour certaines toiles, c’est l’utilisation d’une préparation à base de colle de peau de lapin qui les a altérées, et c’est totalement restaurable. D’autre part, la conservation dans une cave humide pendant une vingtaine d’années de toutes ces pièces de 1964-1965, roulées les unes dans les autres, m’a obligé à en jeter une grande partie et faire restaurer une autre. Dan