La programmation «Great Jewish Music», illustrant la tendance
new-yorkaise dont John Zorn est le chef de file, sera un moment fort du festival d'Amiens Musiques de jazz et d'ailleurs, qui ouvre ses portes aujourd'hui. Demain, on pourra écouter la formation d'un comparse de Zorn, Arto Lindsay. Mais c'est la soirée de jeudi, patronnée par le label de Zorn, qui sera le clou de l'histoire. Il y a quelques années, John Zorn s'était taillé une réputation sulfureuse lors d'un concert Banlieues bleues avec danseuse japonaise nue et films porno. Cela ne l'empêchait pas de refaire surface à Paris devant des salles pleines, pour des performances de ses projets Bar Kokhba et Masada; et c'est en France que son label Tzadik réalise ses meilleures ventes européennes. John Zorn (en allemand: «colère»), né à New York en septembre 1953, est resté pour nous un ambassadeur de la «downtown new music scene», tohu-bohu de tendances expérimentales issu des mouvements postpunk, post-free des années 80.
Une référence. Cette mouvance ultrapointue de la Knitting Factory et des clubs du Lower East Side, qui donne le «la» à l'avant-garde mondiale (en particulier au Japon), fournit à Zorn ses principaux collaborateurs: les guitaristes Arto Lindsay, Bill Frisell, Fred Frith, Marc Ribot, Robert Quine; les bassistes Bill Laswell, Greg Cohen; les percus Joey Baron, Cyro Baptista, Bouggie Down, Ikue Mori; les claviers Wayne Horwitz, Anthony Coleman, etc. Au total, des dizaines de musiciens aventureux et créatifs