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Libération
Critique

ROCK. Impressionnant d'efficience funky à Londres, le produit de synthèse californien joue au Zénith. L'emprise de Beck. Beck en concert ce soir au Zénith, Paris XIXe CD: «Midnite Vultures» (Universal)

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publié le 29 mars 2000 à 23h14

Dans un dédale pas folichon de hangars de béton à proximité du

stade, la Wembley Arena tourne vite au cauchemar pour les artistes et le public. Pour Beck, le vaste hall de foire sonnant vide alors qu'il est au deux tiers plein est un signe qu'on veut lui donner, à grand renfort de blitz promotionnel, plus d'importance qu'il n'en a. A la tête de sa revue de music hall funky-gonzo, il serait plus à son aise dans un théâtre du centre-ville. Les spectateurs aussi. Ils ont pris au pied de la lettre, l'esprit festif du dernier album Midnite Vultures et, en ce milieu de semaine, on les sent parfaitement d'attaque pour une «party» terminale: les gradins font la hola, les espaces dégarnis du parterre sont mis à profit pour d'improbables glissades reproduisant, à même le ciment, l'extase des bains de boue de Woodstock. Malgré la froideur de piscine et la réverbération assommante, ils entretiendront l'excitation jusqu'au dernier rappel, quitte à regretter sur le chemin du retour de n'avoir rien entendu. «Je tiens à vous prévenir"» Cette réponse délirante semble parfois troubler le chanteur. Dans son spectaculaire décor de bacchanales psyché-futuristes, à mi-chemin des grandes mises en scène de Prince et du strass Funkadelic, l'idée lui vient qu'il pourrait ne pas être à la hauteur, il s'en ouvre entre deux chansons: «Certains soirs, les gens nous regardent comme s'ils s'attendait à voir tout exploser, je tiens à vous prévenir tout de suite, on ne fera rien péter, tout ce qu'on peut fai