Menu
Libération
Critique

Danse. Images sensibles d'un pays au destin tragique avec «Prunus armenica, 7 miniatures pour Paradjanov». Les abricots doux-amers d'Arménie. Prunus armenica, 7 miniatures pour Paradjanov d'Olivia Grandville et de Xavier Marchand. Jusqu'au 30 mars au théâtre Garonne à Toulouse, 05 61 59 98 78; le 1er avril au théâtre municipal de Saint-Gaudens.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 mars 2000 à 23h12

On le comprend au fil des séquences qui composent Prunus armenica, 7

miniatures pour Paradjanov, il faut prendre le mot de «miniature» au pied de la lettre: c'est à la manière de ces peintures à l'exécution délicate qu'Olivia Grandville et Xavier Marchand prolongent leurs impressions sensibles de voyages en Arménie. Aussi léger qu'un trait au pinceau, très simple, le motif théâtral et chorégraphique se dessine dans un cadrage impeccable. Sur le fond en brique rose du théâtre Garonne à Toulouse, le dispositif scénique (Michel Jacquelin), à la fois praticable et sculpture, se trouve admirablement ciselé par la lumière de Marie Vincent. Avant le premier mot, avant tout travail sur le son dont l'importance se révélera à mesure, c'est d'abord dans un éveil du regard que se loge l'hommage au cinéaste Sergueï Paradjanov.

«Paris-Erevan». Commencé, en 1997, par le metteur en scène, à la suite d'un travail au sein de la communauté arménienne de Marseille, ce projet auquel s'est ralliée la chorégraphe, a débouché sur des rencontres fortes. Celle avec une culture très ancienne, un pays au destin tragique campé entre Orient et Occident qui les a attirés trois ans durant. Olivia Grandville a été la première, en décembre 1999, à concevoir une création, Paris-Erevan, au centre chorégraphique de Toulouse (Libération du 15 février).

Aujourd'hui, le spectacle commun témoigne avant tout d'une belle rencontre avec de jeunes acteurs d'Erevan autour de la figure de Paradjanov. Arménien qui vécut à Tb