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Critique

Festivals. Le film anthropologique en vedette à Paris et à Grenoble. Le goût des autres. Bilan du film ethnographique. Musée de l'Homme à Paris. Rens.: 01 47 04 38 20. Rencontres ethnologie et cinéma. Grenoble. Jusqu'au 2 avril. Rens.: 04 76 82 73 00.

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publié le 30 mars 2000 à 23h12

Le dix-neuvième Bilan du film ethnographique s'est achevé ce

week-end à Paris, sur un palmarès qui reflète assez fidèlement l'évolution de ce genre, le grand prix revenant au documentaire de Chris Owen, Bridewealth for a Goddess, et le second à celui de Charles Najman, les Illuminations de Mme Nerval. Le festival récompensait là deux dominantes du cinéma ethnographique d'aujourd'hui: l'utilisation du flash-back et le choix d'un personnage, donc d'une certaine subjectivité. Caractéristiques que l'on retrouve dans nombre de films présentés aux prochaines quatrièmes Rencontres ethnologie et cinéma de Grenoble, et qui signent un autre regard sur l'autre, voire sur soi.

Relation intime. Qu'est-ce qu'un film ethnographique? «Les meilleurs n'ont pas été faits par des ethnologues», dit volontiers Marc-Henri Piault, membre du jury du bilan. Ce chercheur du CNRS a fait son premier film avec Jean Rouch en 1957, sur les migrations au Ghana. Le même Jean Rouch, qui préside aujourd'hui le Comité du film ethnographique, organisateur de la manifestation au musée de l'Homme. Les premières expéditions anthropologiques avec caméra datent de 1896, en Nouvelle-Guinée. C'est assez dire que l'anthropologie naît quasiment en même temps que le cinéma. Pour ne pas dire que la relation est d'emblée intime entre les deux disciplines, qui se mêlent dans les travaux d'Etienne Jules Marey sur le mouvement. Toutes deux présentes, un peu plus tard, dans les premiers films des Lumière, tournant à travers le m