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Libération
Critique

Les Pokémon tissent leur toile

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La sortie du film n'est qu'un élément d'une stratégie commerciale de développement du jeu.
publié le 5 avril 2000 à 23h41

«Monsieur de Beaumarchais m'appartient» était-il inscrit sur le collier du chat de Beaumarchais. En vertu de la même logique, aucun enfant du créneau 3-12 ans n'échappe, aujourd'hui, à l'emprise des Pokémon, ces «monstres de poche» de jeux vidéo, inventés au Japon, il y a quatre ans, par Nintendo. Après divers avatars ludiques, les créatures bizarres débutent aujourd'hui sur les écrans français. Et comme tous les parents appartiennent à leurs enfants, aucun géniteur ne devrait, au cours de ces vacances de Pâques, couper à la tyrannie de ces 150 personnages et du 151e (le fameux «Mew two») qui constitue l'appât et la révélation inédite du film. Visionnage accompagné i-né-vi-table.

Record foudroyant. Warner sort «Pokémon le film» sur 603 copies, en citant les chiffres réalisés aux Etats-Unis à la fin 1999: 53 millions de dollars engrangés dès la première semaine, un record foudroyant. Le film a finalement achevé sa course, au bout de deux mois, «pas loin du million de dollars». Enorme pour une petite production nippone, mais qui témoigne d'un net tassement. Peu importe: personne, même le distributeur (qui n'a pas surjoué des projections de presse) ne se fatigue beaucoup à défendre «la qualité» (réputée déficiente) du film. Pokémon, le film n'est pas un événement cinématographique mais un raz-de-marée sociétal affectant les couches juvéniles. Pas le premier du genre, mais le plus colossal: plus de 32 millions de jeux vendus dans le monde, 1500 produits dérivés e