En tournée depuis début février, La Brigade, groupe parisien, a dû
se frotter aux difficultés que connaît tout groupe de rap. Presque disque d'or, remplissant des salles de 500 personnes, ils ont dû ruser pour pouvoir jouer chez eux à Paris, se greffer sur une affiche internationale dans l'agenda surbooké de l'Olympia et coproduire leur concert. Ils s'attachent à rencontrer leur public le plus souvent possible avant les concerts dans les MJC, et à proposer un spectacle visuel original: en changeant de costumes, ils retracent l'histoire de l'humanité, de l'Egypte ancienne (déguisés en momies) à la crise sociale actuelle (en streetwear) en passant par l'esclavage (haillons et chaînes autour du cou). Résumé ainsi par Doc-K: «un homme sans passé ne peut se projeter dans le présent ni dans l'avenir». «Dans quelques années, toutes ces agitations ne seront qu'un souvenir parce que les concerts de rap seront rentrés dans les moeurs», conclut, philosophe, Furax ex-membre des Satellites et tourneur de la Brigade.
Comment expliquez-vous les violences dans les concerts de rap?
Doc-K. Ce ne sont pas les concerts en eux-mêmes qui drainent la violence, mais un contexte et un rapport à la violence nourris par la société. Le rap et ses concerts ne sont qu'un des symptômes de cette violence latente. Camoufler les espaces où se produisent les conflits ne résout pas les problèmes. La violence sera toujours là, comme une Cocotte-minute. Je comprends les responsables des salles qui protègent leur éq