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Giorgio Bassani c'était Ferrare . L'auteur du «Jardin des Finzi-Contini» est mort hier à 84 ans.

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publié le 14 avril 2000 à 0h05

Peut-on perdre le paradis sans avoir fauté? L'oeuvre entière de

Giorgio Bassani, et pas seulement le Jardin des Finzi-Contini, aura tourné autour de cette question aussi nostalgique que morale. Souffrant depuis longtemps d'insuffisance cardiaque, l'écrivain italien est mort hier à l'hôpital San Camillo de Rome, ville où il s'était établi il y a quelques décennies. Il était âgé de 84 ans.

Né à Bologne le 4 mars 1916, Bassani y fait ses études de lettres avec notamment Roberto Longhi, le plus célèbre critique d'art italien, mais c'est à Ferrare qu'il a passé son enfance et son adolescence, au sein d'une famille aisée de la communauté juive. C'est encore dans cette ville qu'il est arrêté en 1943 pour ses activités dans la résistance antifasciste. Ferrare est l'alpha et l'oméga de Bassani, un monde mis en pièces par la violence totalitaire et que la piété de l'écriture se charge de sauver de l'engloutissement. En dépit des titres, intrigues et temps différents, Bassani n'aura travaillé qu'à un seul et unique roman. Il en était d'ailleurs si conscient qu'en 1974, il a refondu (et en partie réécrit) ses romans d'argument ferrarais dans le Roman de Ferrare (1), justement.

Directeur de collection chez Feltrinelli, Bassani est quelqu'un qui pèse dans les lettres italiennes, surtout après qu'il a découvert et publié le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, devenu un best-seller mondial à la suite du film de Luchino Visconti. Il arrivera de même au Jardin des Finzi-Contini, porté à l'