Bruxelles, correspondance.
Un Belge s'est mis dans la tête de faire entrer un mot au dictionnaire. Il s'appelle Juan d'Oultremont (1) et son néologisme est «abruxellation». Il a demandé à une centaine de personnalités d'utiliser le mot une fois au cours de l'année, dans des interviews, des articles, des paroles de chanson, des dialogues de film. «Au-delà du pari, explique-t-il, le projet se donne trois objectifs particuliers dans la fusion desquels on pourrait espérer voir Bruxelles échapper au déni culturel qui la caractérise: la promotion, la compréhension et l'appropriation d'une ville, tant par ceux qui la vivent que par ceux qui la visitent.»
«Témoignage collectif». Laurent d'Ursel, coauteur du Dictionnaire de Bruxelles (coécrit par 166 auteurs belges à l'occasion de l'opération «Bruxelles 2000» édité chez Labor) s'est pris au jeu du dictionnaire et donne cette première définition du mot: «Abruxellation: sentiment flottant, mêlé d'amour et de haine, éprouvé pour la ville où on habite.»
Cette «abruxellisation» (qui s'écrit indifféremment avec un ou deux "b), ce sentiment flottant, accidentellement, ou peut-être tout naturellement (car rien n'arrive par hasard), un autre projet également initié dans le cadre de «Bruxelles 2000» tente de le cerner, de l'apprivoiser, ou simplement de lui donner l'occasion de s'exprimer, en allant au plus près de sa réalité concrète, et à sa source même: la parole des Bruxellois.
«Bruxelles nous appartient» (2) est un projet mégalomaniaq