Quand on entend la voix fruitée et chaleureuse de Barbara Bonney, on
pense à Mirella Freni ou Janet Baker. Les fans du Chevalier à la rose attendaient une nouvelle Lucia Popp, et elle s'imposa comme la grande Sophie de ces quinze dernières années.
Celle qui chante les Frauenliebe und-leben avec ce mélange de gravité et de grâce dont de rares mozartiennes sont capables a décidé de ne plus se produire qu'en récital et de donner des masterclasses. Comme dimanche dernier à Paris. «Je crois qu'il est temps de transmettre et que des débutantes me feront plus facilement confiance qu'à des chanteuses plus âgées. J'ai fait des erreurs, comme chanter Micaela à Bruxelles, je peux donc dire aux jeunes que rien n'est pire que de gonfler sa voix artificiellement pour suivre cette mode du toujours plus performant. Il faut rester soi-même et durer», déclarait-elle il y a deux ans. Elle avait laissé le souvenir marquant d'un troisième acte du Rosenkavalier entourée de Renée Fleming et de Susan Graham, sur la scène de l'Opéra-Bastille, moment réinventé depuis en studio pour le récital Strauss Heroïnes de Fleming publié chez Decca.
Parrains. Née en 1954 à Montclair (New Jersey), Barbara Bonney témoigne très jeune d'un beau tempérament artistique (peinture, calligraphie, piano, violoncelle, guitare). Après l'université du New-Hampshire, c'est le Mozarteum de Salzbourg, Darmstadt et l'Opéra de Munich, où son oreille lui vaut de chanter Webern, Henze, Cerha ou Wolf-Ferrari autant que Mozart. Ses «pa