Le prestigieux prix Pritzker d'architecture a été décerné pour

l'année 2000 au Néerlandais Rem Koolhaas. En annonçant le nom du lauréat lundi à Los Angeles, Thomas J. Pritzker, président de la Fondation Hyatt, a ajouté: «Il me paraît juste, alors que nous commençons un nouveau millénaire, que le jury choisisse un architecte aussi visionnaire.» En effet, avec sa firme OMA, Rem Koolhaas n'est pas qu'un simple bâtisseur. Certes, les maisons qu'il a conçues, par exemple, à Saint-Cloud et à Bordeaux (France), le bâtiment d'Euralille (Lille), l'Educatorium de l'université d'Utrecht, l'espace d'expositions Kunsthal à Rotterdam, son projet Nexus Housing de 24 maisons individuelles à Fukuoka (Japon) ou celui de l'ambassade des Pays-Bas à Berlin (en cours) sont internationalement connus. Mais c'est surtout pour une pensée urbaine plus globale, développée notamment dans ses ouvrages Delirious New York, Learning Japanese ou S M L XL, que Koolhaas est aujourd'hui célébré.

S'intéressant aussi bien aux rapports entre la construction et le politique qu'au cyberespace, il a développé une pensée radicale de la condition urbaine contemporaine. De la «ville générique» à «la ville sans qualités» ou la «ville sans identité», il s'est intéressé notamment à la croissance urbaine telle qu'elle s'est opérée dans les pays d'Asie, pour se dégager d'un eurocentrisme architectural. Violemment défavorable à la spécialisation de sa profession, militant en faveur de la «combinaison de différentes sortes de c