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Libération

Friches et Cie à l'usine Hollander.

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publié le 21 avril 2000 à 23h56

Du local de répétition, on entend passer les trains. «Le RER devant,

en bas les péniches. Tout près, Orly et là-bas, l'autoroute», indique Patrice Bigel avec des grands mouvements de bras, un large sourire aux lèvres, comme si d'avoir tous ces moyens de transports à proximité contribuait à faire circuler l'air dans son usine. Voilà cinq ans que la compagnie de la Rumeur a investi 600 m2 de l'ancienne tannerie Hollander de Choisy-le-Roi pour y travailler avec les habitants. Un bâtiment tout en long et en verrières, coiffé d'une interminable cheminée de brique, bâti à la fin du XVIIIe avec les pierres du château. Charmés sans doute par le caractère suranné de cette friche en bord de Seine, d'autres artistes viennent d'emménager sous les toits, dont un marionnettiste qui a aussitôt ajouté à la façade un petit escalier pour son chat. Vestiges d'une ancienne création de Don Juan, des légions de bustes en plâtre veillent sur les rebords de fenêtre. Bigel vient d'obtenir le feu vert pour les travaux de mise aux normes. Sauf qu'il déménagerait bien dans l'aile d'à côté, encore inoccupée et presque deux fois plus vaste, idéale pour y organiser des résidences d'artistes avec logements, cantine, un atelier de travail et une salle d'une bonne centaine de places pour accueillir le public. Le nez collé au carreau comme un gosse qui salive devant un bonbon, le metteur en scène détaille l'espace rêvé. En attendant, tout juste rentré de Hambourg où il crée l'opéra de Benjamin Britten, Mort à