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Libération
Critique

Souchon sur un air du temps. Le nouveau (et ultime?) spectacle du romantique hirsute. Alain Souchon en concert. Jusqu'à samedi au Palais des Sports, 20h30; le 24 au Printemps de Bourges; du 27 au 29 au Zénith à Paris

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publié le 22 avril 2000 à 23h54

«Tailler la zone Tour» sera l'un de ses derniers spectacles, sinon

l'ultime, si Alain Souchon arrête, comme il le présageait à l'automne, son métier de vedette. Six ans après C'est déjà ça, son treizième disque s'approche avec une allure certaine du succès parallèle, c'est-à-dire au-delà du million d'exemplaires. Pétri d'angoisses, l'éternel «romantique» décoiffé avait enregistré ces dix plages dont la moitié écrites dans un écrin (Pardon, le Baiser, Rive Gauche, Tailler la zone, Caterpillar). Et il remonte aujourd'hui sur scène, panthéonisé après la ferveur de Foule sentimentale.

Comment continuer, après cet hymne, immédiatement adopté par le public, et qui avait capté avec une précision si rare l'air du temps? Tout simplement en retrouvant ses pas maladroits, son blazer bleu nuit, ses jeans, chemise blanche et ses baskets Camper, sous les lumières lasses de Jacques Rouveyrollis au Palais des Sports. Lors de sa précédente tournée, Défoule sentimentale, le show ouvrait vers le possible. A Chanter c'est lancer des balles, Souchon, nullement superstitieux, préfère maintenant une «ancienne». Le Dégoût donne l'orientation d'un propos corollaire à son actualité discographique portée par les inquiétudes: démission du quotidien, fuite du temps, écologie" C'est le sujet de Pardon, troisième proposition du concert.

En réalité, le dégoût vient ensuite, gagne du terrain au cours des vingt-six titres du programme. Multiples, les succès sont principalement triés parmi les cinq derniers albu