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Libération
Critique

Daniel Hélin, le Wallon a du relief. Un chanteur caustique, proche de l'esprit VRP. Daniel Hélin: CD, «Fait main à Borlon», Danses du possible.

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publié le 24 avril 2000 à 23h52

Ca n'est certainement pas un hasard si Daniel Hélin est parvenu à

surmonter le piège d'une programmation assassine, à l'heure du déjeuner, samedi, jour de forte pluie. Assisté d'un batteur et d'un guitariste, ce Belge de 28 ans ­ présenté à Bourges dans le cadre des Découvertes ­ commence à collectionner les récompenses (Chorus des Hauts-de-Seine, Biennale de la chanson en Belgique) et trente minutes d'une prestation chronométrée suffisent à expliquer les raisons d'une ascension qui ne devrait pas en rester là. Parti du théâtre, le Wallon ne se laisse pas démonter par des compétences musicales limitées pour bifurquer vers la chanson. Tendance poético-caustico-loufoque. Sinon iconoclaste lorsqu'il s'agit de plagier Nirvana (Louise) ­ «on s'en fout, ils sont morts» ­ ou de pasticher la manne brellienne. Oscillant entre reggae minimaliste, blues fauché et chanson réaliste détournée, Daniel Hélin associe une écriture braque («Pour toi j'ai été un héros/J'ai assassiné au javelot/Un boucher faiseur de gigot», ode amoureuse à une vache culminant dans le poignant: «J'aurais voulu être un taureau/Pour pouvoir te donner un veau») à de solides aptitudes de showman qui suscitent souvent une hilarité non dénuée de profondeur. Au traditionnel jeu des références, on le situe communément entre Desproges, Ferré et Bobby Lapointe. Mais il serait peut être plus séant de voir en cet artiste à la jovialité corrosive une parentèle avec feu les VRP (Crotte de chien, Skinette) qui, comme lui, sava