Dans la nuit de vendredi à samedi, sur les coups de 2 heures,
l'obscurité compacte de la campagne berrichonne accusa de profondes balafres blanches. Sans doute fallait-il voir dans ce spectaculaire déploiement d'éclairs comme un hommage des cieux au non moins splendide concert que venait de donner Lou Reed devant un parterre assis. Tout du moins jusqu'au premier rappel, servi après plus de deux heures de show intransigeant, presque exclusivement dévolu à la promotion des titres du nouvel album, Ecstasy, que manifestement à peu près personne n'avait écouté.
Qu'importe, il en aurait fallu plus pour refroidir un auditoire transporté par tant de munificence électrique, contrastant avec la désormais proverbiale impassibilité du quinquagénaire. Encore que, éventuellement touché par l'attention qui lui était portée, l'on crût discerner une esquisse de sourire sur le visage de Lou Reed, alors qu'en bout de course il concédait à la nostalgie un Sweet Jane amenant le public à danser à ses pieds.
Organisation éprouvée. Du bon usage d'un rock vigoureux, inaltérable et mature, cerné par un déluge de propositions hybrides que le 24e Printemps de Bourges, à la fois vaste kermesse baba et concélébration haut de gamme (180 francs le ticket pour le seul Lou Reed), entendait radiographier. Avec quelques bas le techno/rock vite prévisible des Mexicains de Titan laissant de marbre un public venu s'ébattre sur L7 et Cypress Hill, ou les protégés de Tricky, Bamby Namboos, clonage vain de Massive A