Menu
Libération
Critique

Au fil d'une quête initiatique, Henri-François Imbert emmène le spectateur dans une balade africaine. En toute innocence. Limpide «Doulaye». Doulaye, une saison des pluies, de Henri-François Imbert, avec Madou Diarra, Soundié Coulibally, Youssouf Coulibally, Koné Saada"" et Doulaye Danioko. 1 h 20

Article réservé aux abonnés
publié le 26 avril 2000 à 23h49

Avec une vaillance inouïe, Doulaye, une saison des pluies se dresse

seul contre tous. Dans le paysage tumultueux et fébrile de la concurrence qu'il affronte, ce film est un peu le petit Prince, ou le petit Poucet, de la semaine. Son coeur est d'une totale noblesse, son idéal parfaitement pur, et il dessine autour de lui, de sa seule et frêle présence, comme le halo immatériel d'un rayon de soleil: Doulaye dégage, Doulaye rayonne" Unique. Sur sa fiche d'identité, il est affilié à la catégorie documentaire. Dans la réalité, c'est un réacteur à fictions comme les films «normaux» en produisent rarement. Mais avant d'en dire plus il faut d'abord préciser ceci: Doulaye est un film seul, non seulement parce qu'il est unique, mais aussi parce que Jean-François Imbert l'a solitairement tourné, au Mali, sans repérages et sans jamais s'y être rendu auparavant, bardé de magnétos et de quatre caméras (une vidéo, une 16 millimètres et deux Super 8) avec pour seul viatique une foi éblouissante dans le cinéma.

Le prétexte au voyage est presque une tocade, une fantaisie d'enfant: le cinéaste part en Afrique retrouver la trace d'un vieil ami de son père, Doulaye, qui a quitté la France depuis plus de vingt ans et dont on est sans nouvelles. Il a de lui le souvenir d'une silhouette imposante et les récits de son père lui racontant que Doulaye était un grand chasseur de lions.

Avant de le trouver, Imbert l'aura bien cherché, mais peut-être pas assez à son goût tant il semble prendre plaisir aux dé