Si l'on pouvait décréter un moratoire sur les mots «émotion»,
«passion», «coup de foudre» et surtout sur l'expression «magie du cinéma», ça nous ferait des vacances mais ça mettrait sur la paille des bataillons d'attachés de presse qui ne sauraient plus comment «communiquer» leurs «événements». Ainsi de France Télécom qui profite qu'elle est partenaire du festival de Cannes pour nous expliquer que le téléphone mobile et le cinéma c'est pareil: «le lien, la rencontre, l'émotion" ce qui rapproche les hommes.» Mais pas un mot sur l'usage combiné du téléphone mobile et de la séance de cinéma qui au coeur du plus palpitant suspens, peut transformer une projection en un terrible pugilat en deux actes. Acte 1: électrisé par la sonnerie «bouli-bouli-bouli» du mobile, son proprio lance un avis de recherche sur sa personne qui peut se solder par un strip-tease complet puisqu'il semblerait que le propre d'un petit mobile est de se cacher dans des intimités insoupçonnées. Acte 2: le reste des spectateurs, légitimement excédé par ce remue-ménage, décrète les plumes et le goudron pour le perturbateur, et l'extradition du mobile par la voie des WC. Toutes choses qui rapprochent les hommes en effet. Mais ces effets secondaires n'empêcheront pas Itineris d'organiser le 28 avril au Grand Rex (1), une nuit du cinéma consacrée aux making of (documentaires sur les tournages) et aux effets spéciaux. Au programme, le fameux making of d'Apocalypse now mais aussi celui de Matrix et de Bernie, ou ceu