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Libération
Interview

Classique. Le soliste français vient d'enregistrer un album de chefs-d'oeuvre inspirés du folklore d'Europe centrale. Lyrique et virtuose. Laurent Korcia, point de fusion du violon tsigane. Tsigane, Laurent Korcia (violon), Georges Pludermacher (piano). RCA/BMG.

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publié le 27 avril 2000 à 23h48

Il n'est pas courant qu'un jeune soliste français cumule photogénie

et musicalité d'exception. Voilà pourquoi Laurent Korcia est l'un des rares musiciens de ce pays actuellement célébrés par la presse, à l'instar d'Hélène Grimaud ou de Natalie Dessay. Il ne s'est pas imposé en soliste invité des grandes phalanges américaines, mais a attiré l'attention par des enregistrements aussi exigeants qu'excitants. L'archet bondissant, l'intonation profonde, les attaques fulgurantes et les diminuendo frémissants qui ont fait le prix de ses Sonates de Bartok chez Lyrinx, Korcia vient de les mettre au service du Nigun de Bloch, de la Sonate no 3 pour violon et piano en la mineur op. 25 d'Enesco, de l'unique Sonate pour violon et piano en la bémol de Janacek, du Tsigane de Ravel et des Six Danses roumaines de Bartok. Au piano, Georges Pludermacher, qui se distingua dans cet exercice avec Nathan Milstein, se révèle un partenaire idéal pour traduire la poésie de ces chefs-d'oeuvre inspirés du folklore d'Europe centrale.

Enregistrées avec le stradivarius «Zahn» de 1719 (prêté par LVMH), ces pièces requérant à la fois virtuosité et lyrisme écorché vif, rigueur implacable et tendresse mélancolique, trouvent en Laurent Korcia un interprète à la fois idiomatique et personnel. La qualité de l'instrument prolonge la puissance et l'émotion de celui que l'on rencontrait il y a quelques jours à une terrasse du quartier parisien des Abbesses à Paris, dont il partage le style décontracté. Il décrit son