Monaco, envoyé spécial.
La vente du mobilier XVIIIe de Karl Lagerfeld vendredi et samedi à Monaco, a rapporté 149 millions de francs. Plus d'un collectionneur aurait été heureux d'un pareil résultat, tel que Paris n'en a pas vu depuis onze ans. 378 des 389 lots ont été vendus, 45% d'entre eux dépassant leur estimation. La vente s'est néanmoins déroulée en dents de scie puisque 65 lots ont été adjugés au niveau de l'estimation, et 91 à une valeur sensiblement moindre. Seulement, une vente aux enchères n'est pas qu'affaire de chiffres, si impressionnants qu'ils paraissent d'abord au simple mortel. C'est une mise en scène. Et là, c'était raté. Les salons de ces grands hôtels monégasques sont sinistres, le catalogue mal illustré, le mobilier du grand couturier présenté comme un décor plutôt que comme une collection, pourtant réalisée avec beaucoup de goût et une culture rare de l'esprit du XVIIIe.
Tension. La vente a mal démarré, le directeur de Christie's France tendu comme une corde de piano ayant le plus grand mal à animer les enchères. Il a fallu baisser la mise à prix du lot numéro un un brûle-parfum finalement adjugé 12 000 F , ce qui laisse toujours une mauvaise impression. Moins de cinq minutes plus tard, le pire s'est annoncé quand une boîte à ouvrages estampillée Martin Carlin n'a pas trouvé d'enchérisseur. Pire effectivement advenu quand les deux lots phares de la vente sont à leur tour restés en rade: un groupe de Falconet, sculpteur préféré de Catherine II de Russ