Alors qu'elle fait florès auprès du public, la carte UGC illimitée,
dont Catherine Tasca, nouvelle ministre de la Culture, vient de décider de déférer le «cas» au Conseil de la concurrence, va-t-elle être retirée de la circulation?
Inaugurée le 29 mars, cette formule d'abonnement à l'année autorise une fréquentation sans restriction des salles du circuit (26 enseignes en France, dont 16 à Paris) moyennant un forfait mensuel de 98 francs. Lancée discrètement, mais aussitôt répercutée par la presse et la télévision, l'offre a fait sensation: bien qu'UGC ne cite guère de chiffres précis, le médiateur du cinéma a établi qu'au 18 avril, soit à peine trois semaines après leur mise sur le marché, 17 000 cartes avaient déjà trouvé acquéreur" «Dumping». Parallèlement, exploitants art et essai et associations de réalisateurs dénoncent une initiative tarifaire qu'ils assimilent à du dumping et qui ne peut, selon eux, que conduire à la ruine de la diffusion et de la création indépendantes (lire ci-contre).
Ouvrant un aparté sur le sujet dès sa première conférence de presse, Catherine Tasca s'est dite «émue» par le problème et a estimé que Guy Verrecchia, PDG d'UGC, «minimisait» quelque peu la portée de sa carte en la disant seulement destinée à fidéliser sa propre clientèle. Elle devait, quelques jours plus tard, le recevoir en personne, et semble lui avoir signifié qu'il ne lui semblait pas acceptable, dans le contexte très surveillé et très aidé du cinéma français, qu'UGC ait engagé par