Les professionnels indépendants du cinéma réagissent à la mise en
place de la carte illimitée par UGC.
Jean Henoschberg (exploitant, Ciné Classic) «Virtuellement, l'initiative d'UGC relève de l'abus de position dominante. Elle traite l'industrie cinématographique comme une vulgaire marchandise de grande surface dans un pays où sa concentration est déjà pratiquement unique au monde. Si UGC persiste, Pathé et Gaumont risquent de s'allier dans un groupement d'intérêt économique dans un phénomène d'intégration verticale absolu. Il est évident que les indépendants ne pourront pas s'aligner sur la tarification d'UGC qui vise le jeune public. C'est la mort à moyen terme de la distribution indépendante. Catherine Tasca ne pouvait faire moins que de saisir la Commission de la concurrence. Il faut que la carte d'UGC passe aux oubliettes et imaginer un texte législatif qui empêche un mégacircuit de nous écraser.»
Michel Gomez (délégué général adjoint des Auteurs, réalisateurs, producteurs) «D'un point de vue marketing, le système d'UGC est très malin, bien ficelé, très attractif pour le public. On a éclaté de rire en entendant leur discours justificatif consistant à dire qu'il s'agit seulement de fidéliser les spectateurs habituels d'UGC. La clientèle qu'ils visent va aussi dans les salles indépendantes. En fait, c'est une démarche prédatrice qui va évidemment déséquilibrer le paysage. Catherine Tasca a eu une réaction rapide et ferme en utilisant le seul levier à sa disposition. Mais l'