Salzbourg, 1997. Le soleil brille à l'extérieur du Grosses Festspielhaus, et à l'intérieur, sous la baguette d'Ozawa, Susan Graham, qui faisait sensation un an plus tôt en Chérubin (les Noces de Figaro), plane dans les Nuits d'été de Berlioz. Cristalline et profonde, sensualité concise évoquant Janet Baker ou Frederica von Stade, Graham surprend par son amplitude dynamique, une justesse d'intonation enlevant de difficiles interval-les, qu'on retrouve dans l'enregistrement Sony paru à l'automne de cette même année et sur les scènes de Bastille (Octavian androgyne dans le Rosenkavalier) ou Garnier (Alcina dirigée par William Christie). Colin Davis (Ariane à Naxos de Strauss), John Elliot Gardiner (Chérubin de Massenet), James Levine (Dorabella dans Cosi Fan Tutte), mais aussi feu sir Georg Solti (qui l'a enregistrée dans Falstaff) ou Abbado ont, depuis sa révélation au début des années 90, donné de grands rôles à la mezzo lyrique du Nouveau-Mexique, qui faisait encore événement fin 1999 au Metropolitan Opera de New York dans la création de Gatsby le magnifique de John Harbison. En disque, que ce soit dans la Damnation de Faust et Béatrice et Bénédicte parus chez Erato, ou dans son récital Reynaldo Hahn (la Belle Epoque chez Sony) au parfum début de siècle, Graham révèle de surcroît un français donnant envie de l'écouter ce soir au Châtelet dans Debussy. Après l'embrasement romantique, Susan Graham plane sur l'Amérique grand largue et oblique de Ned Rorem, et enchante son peti
Interview
Les méli-mélodies de Susan Graham.
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par Eric Dahan
publié le 3 mai 2000 à 0h38
(mis à jour le 3 mai 2000 à 0h38)
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