Sur l'affiche, garçon boucher et graphisme de soirée djeune, on lit
ce jeu de mots, «une comédie tripe-hop». Oui, mais à la mode de quand? Les choses étaient plus simples à la fin des années 60. On pouvait dire, «le cinéma de genre est mort, il faut le perforer de balles, qu'il ne survive pas à l'attaque violemment formelle de Peckinpah et de Godard, aux démissions de Monte Hellman et de Fellini». Le temps était moderne. Les années 90, habillées de costards à rayures et de chemises blanches impeccablement coupées, ont tout repassé aux rayons X d'un vidéoclub ouvert la nuit: Tarantino, Scorsese, Kitano se sont remis à citer Melville. Derrière le cynisme yuppie, on recherchait la grâce, le geste pour finir par le revendre?
Et, aujourd'hui, Qui va tuer Tano? A quelle sauce bolognaise peut être cuisiné un film de genre (le polar à la sicilienne), italien de surcroît? Quel goût ça a, une tentative 2000 de liquider des ingrédients cuits à long feu? Un goût de farce. De farces et attrapes. Avec cotillon, confettis et plumes au cul. Commedia dell'arte de chez Michou ou tout simplement collision d'images zappées, rencontre provoquée entre un clip MTV, le camp d'Almodovar, le kitsch de John Waters et les programmes de divertissement de la Rai Uno, ceux où les présentateurs caressent les cuisses des donzelles siliconées, ceux où des trentenaires se trémoussent, andiamo andiamo, déguisées en ours en peluche. Tripes'Hop: tout est mixé.
Exorcisme antiBerlusconi. Et Tano? moumouté Tano,