Ce sont des vêtements hybrides. Certains, conçus pour le tarmac des
pistes d'athlétisme, finissent sur les parquets vernis. D'autres ont vu leur cote grimper dans le 93 avant de devenir chicissime dans le XVIe arrondissement. L'an dernier, Gap piquait la laine polaire des vieux campeurs pour un pull moulant ou une écharpe. Cette année, pour les grands soirs, Prada colle sur une semelle de sport un escarpin verni ou des mules. Diesel carbure à la basket ballerine, en cuir blanc, orné de deux bandes noires. Patrick Cox, chausseur chic, invente d'étranges baskets de luxe recouvertes de scratch. Dans cette veine parfois douteuse du sportswear chic, on a même vu au salon Première Vision des pantalons à pinces en toile étanche" Le sport déteint sur l'industrie du prêt-à-porter depuis que Madonna s'est affichée en robe Adidas, la longue aux bandes blanches. D'abord parce que les sportifs pratiquants représentent un nombre infime par rapport aux milliers de baskets ou joggings vendus chaque année. Ensuite parce l'industrie de la mode se dit qu'il serait dommage de laisser un marché de 150 millions de dollars aux seuls équipementiers du sport. Surtout s'il suffit pour s'immiscer dans ce créneau d'ajouter aux standards un petit logo chic et un zeste d'élégance. D'autant que la technologie a permis de créer des nouvelles matières (voir encadré) aux touchers gommeux, craquants ou fondants, antitaches, antiodeurs, antitranspirantes qui renvoient aux oubliettes la bonne vieille paire de ba