Pour sa cinquième édition, le festival Passages maintient le cap à
l'est toute. Ce carrefour des «théâtres de l'est de l'Europe» prend aussi le large en naviguant entre théâtre et fêtes d'abord, mais aussi littérature, danse, photographie et débat d'idées. Le festival grandit, mais sans céder à la festivalïte aigue du saupoudrage, du faux col quantitatif, entendant rester à taille «humaine». La curiosité de l'inconnu reste une pièce maîtresse, le partage au bout du passage.
De passage à Nancy cette année, des musiciens d'Asie centrale sous la houlette de la fouineuse experte Soudabeh Kia, qui fait aussi venir de Khakassie (république de la Fédération de Russie) le jeune Evgueni Oulougbachev, grand joueur de camkahan et pourfendeur de chants gutturaux. De Khakassie également, le théâtre de marionnettes d'Abakan (la capitale). De Russie aussi, outre les Tchouktches, des expositions photos, l'Académie du rire par le théâtre d'Omsk, et One Second Hand, un travail du chorégraphe Scaha Pepeliaev sur une musique du jeune Alexeï Aïgui (fils du poète tchoutvatche ami d'Antoine Vitez), qui donnera un concert avec son ensemble 4'33'' (hommage à John Cage). De Pologne, Krystian Lupa enfin présente sa version des Présidentes de Werner Schwab; et Leslaw et Waclaw Janicki, les jumeaux des spectacles de Kantor, viennent avec un spectacle Beckett. On entendra des musiques venues d'Albanie, un grand colloque interrogera l'avenir des Balkans, André Markowicz mettra le feu à la traduction, etc.