Menu
Libération

Exploitants dans l'expectative.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mai 2000 à 0h30

Les salles de cinéma équipées en projecteurs numériques? Pas demain

la veille, apparemment, même si Gaumont a ouvert la voie, à titre expérimental, à l'Aquaboulevard de Paris, pour Toy Story. Les grands exploitants, en général, ne se déclarent convaincus ni par la qualité d'image fournie par les nouveaux appareils, ni par leur résistance à l'usage. Certes, depuis la défaite du muet face au parlant, le passéisme technique n'a pas vraiment la cote, et tous concèdent que, bientôt (dans environ cinq ans), le matériel permettra des projections aussi bonnes qu'aujourd'hui. Mais c'est là que le bât blesse: à quoi bon une innovation coûteuse pour faire, au mieux, jeu égal?

Alain Sussfeld (UGC) explique que «le coût de l'équipement revient à environ 300 000 francs par salle», et qu'il n'y a guère d'espoir que les fabricants parviennent à écraser rapidement les prix grâce à des économies d'échelle: le marché mondial des salles s'élève à quelque 300 000 écrans (environ 4 000 en France). Dans ce contexte, les circuits, qui subissent déjà la charge financière de l'essor des multiplexes, ne se bousculent pas pour adopter une norme technique dont les avantages économiques sont plus évidents pour ceux qui travaillent du côté de la production ou" pour les «petits» exploitants. Car les commodités de la diffusion numérique (le satellite, mais surtout les supports sur disque, moins coûteux et plus facilement expédiables que les copies actuelles) risquent de bouleverser les privilèges commerciaux