La première information qu'apporte Happy End, premier long-métrage
coréen de Jung Ji-Woo, est un peu désolante. Il semble en effet que partout dans le monde, de Bastille à Séoul en passant par New York, la moyenne bourgeoisie trentenaire urbanisée vit dans les mêmes appartements uniformes avec parquet flottant, boiseries claires et mobilier Ikea (ou son équivalent). Min-Ki et Bora habitent donc Séoul et forme un jeune couple avec enfant parfaitement contemporain et parfaitement banal. Lui a perdu son emploi de banquier et pouponne du matin au soir (en s'octroyant sans complexe plusieurs pauses soap opera par jour); elle, qui dirige une école d'anglais, n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et ne vit que moyennement bien la métamorphose de son mari en ménagère zélée. C'est donc dans les bras d'un jeune étalon finement musclé qu'elle calme ses montées d'ardeurs libidinales insatisfaites. Le canevas est archiclassique; le traitement, sous forme de comédie de moeurs sociologisante branchée, l'est tout autant. On se demande bien alors ce qui, dans cette petite chose assez commune, a provoqué l'adhésion d'un large public coréen (500 000 entrées uniquement à Séoul, nous dit-on). Certainement pas en tout cas l'inventivité d'une mise en scène assez plate, qui se protège derrière une photo soignée et clinquante. Peut-être en revanche les quelques flambées d'érotisme soft égrenées ça et là (le jeune étalon de dos, les fesses cambrées tandis que madame enserre sa taille