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Critique

53è FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM. CANNES. Un certain regard. Garcia scrute les malaises des femmes. Un peu lassant. Névroses sur la côte ouest. Ce que je sais d'elle"" d'un simple regard (Etats-Unis) de Rodrigo Garcia avec Glenn Close, Calista Flockhart, Cameron Diaz, Kathy Baker, Holly Hunter. 1h45. En salles en septembre.

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publié le 12 mai 2000 à 0h27

Après Magnolia, Ce que je sais d'elle", premier long métrage de

Rodrigo Garcia (fils du prix Nobel de littérature Gabriel García Márquez), enfonce le clou. La psychothérapie de groupe semble l'avenir obligatoire du cinéma américain indépendant un peu chicos. Dans diverses banlieues middle-class de Los Angeles, des âmes solitaires traînent leur lot de misère et de lamentations. Le récit, multipistes, enchevêtre ces trajectoires individuelles et multiplie les effets de puzzle.

Une femme mûrissante (Glenn Close) se voit passée aux rayons x par une diseuse de bonne aventure (Calista Flockhart, en vacances d'Ally McBeal); une directrice de banque (Holly Hunter) s'entend dire ses quatre vérités par une clocharde; une mère de famille (Kathy Baker) se découvre troublée érotiquement par son voisin nain" Selon la vieille théorie du chaos et du battement d'aile de papillon, quelques propos informels échangés avec une rencontre de hasard pulvérisent la morne ordonnance d'une vie; un incident minuscule provoque des séismes existentiels imprévus. Ancien cadreur, Rodrigo Garcia sait faire des plans, à la fois naturalistes et tirés au cordeau, même s'il abuse des filtres en cernant presque chaque cadre d'un halo sombre trop implicitement expressif. Il sait écrire un dialogue, diriger des comédiennes et construire une scène sur la durée. Pourtant, malgré ses qualités de facture, le film assomme un peu. On peut s'agacer de cette façon d'envisager les personnages comme un réservoir à névroses q