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Portrait

LAURENT LUCAS€ Joue dans «Harry, un ami qui vous veut du bien» de Dominik Moll. Un acteur qui s'enrôle. Il apporte sur les plateaux une méthode rodée pendant dix ans au théâtre.

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publié le 12 mai 2000 à 0h26

La photo, il faut la regarder à deux fois, et elle ne dit pas tout.

Ce matin-là, en plus de la barbe de «possédé» qu'il s'est fait pousser pour quelques jours, Laurent Lucas portait un pantalon de toile vaguement informe et un T-shirt pendouillant à la ceinture. Quand il s'est présenté à la porte de son immeuble de Barbès, on l'a à peine reconnu. Détails sûrement. On verra qu'ils peuvent avoir leur importance.

Image à contrecarrer. Depuis son apparition remarquable sur les écrans dans J'ai horreur de l'amour (1997) de Laurence Ferreira, Laurent Lucas n'a pas tourné tant que ça ­ une composition dense et difficile pour Haut les coeurs de Solveig Anspach, des rôles de copain-frère-mari-cousin dans la Nouvelle Eve, Pola X ou Rien sur Robert" ­ et déjà il s'est forgé une image contre laquelle il faut lutter: parisien, branché, un rien dépressif. Peut-être n'en a-t-il pas conscience. C'est si éloigné de lui qu'il dit n'avoir rien vu venir («ah non, vraiment ça m'embêterait»). Il s'en est pourtant fallu de peu que ça ne lui coûte le rôle qui l'amène à Cannes en vedette et pourrait le faire «exploser» au coeur d'un été chargé (il tient aussi le premier rôle de Trente ans de Laurent Perrin, qui sort début juillet).

A l'origine, Dominik Moll, le réalisateur d'Harry" était intrigué par la composition de Laurent Lucas dans Rien sur Robert, «un personnage curieux qui fonctionnait bien et duquel se dégageaient force et mystère». Pour cette étrangeté, sûrement doublée du côté «gueule cassée»