Tout ceci a l'air réglé comme du papier à musique: aujourd'hui, à
l'heure de sa présentation hors compétition sur la Croisette, Mission to Mars sort dans toute la France. Pourtant, il n'est pas impossible que la présence de Brian De Palma à Cannes soit le fruit positif d'une cascade de malentendus.
Il y a six mois, Mission to Mars était un boulet dont nul ne savait que faire. Le film, en attente de lancement, semblait laisser perplexe la Walt Disney Company, son commanditaire. Il faut dire que Mission to Mars ressemble assez peu au blockbuster flamboyant que l'équation De Palma + space opera + cible familiale laissait imaginer. S'attelant pour la première fois au registre de la science-fiction, l'hyperbolique auteur de l'Impasse en a profité pour mettre en scène son film le plus glacé, théorique et lisse: pas facile de convaincre le mégapublic de Lucas ou Emmerich avec un objet si mélancolique et, à certains égards, désabusé. Par les hasards favorables des rencontres et des calendriers, un climat favorable à une sélection cannoise s'est fait jour. Dès lors, la date de sortie était toute trouvée" De Palma n'avait jamais eu l'honneur de présenter un film au Festival et n'importe quelle occasion était bonne pour réparer l'injustice. De surcroît, Mission to Mars permet de faire illusion quant aux rapports, réputés mauvais, entre Cannes et les majors américaines: même si c'est moins évident une fois qu'on l'a vu, le film a l'apparence d'un produit hollywoodien.
On pourra toutefois