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Libération
Portrait

Découverte. Alejandro Gonzalez Inarritu. Réalisateur de «Amours chiennes» (Semaine de la critique). Le tempo du DJ.

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publié le 15 mai 2000 à 1h16

«Si tu veux faire rigoler Dieu, parle lui de tes projets», dit l'un

des personnages d'Amores Perros. Cette citation, Alejandro Gonzalez Iñarritu assure l'avoir empruntée à son père. Dans le film, effectivement, Dieu rit méchamment des espérances des personnages, tous de Mexico, très éloignés les uns des autres et dont un accident de voiture va bouleverser la vie. Le Créateur a, semble-t-il, été plus aimable avec lui: «Dès l'université, je m'étais inscrit en communication pour faire du cinéma, explique le beau gosse de 36 ans. Mais ma voix a plu pour une émission de radio...» Et à 20 ans il devient célèbre comme DJ de la principale radio rock du Mexique, WFM, puis évolue vers la pub et la télévision en fondant sa boîte de production. «Spirale». Le succès, donc, gagné en «autodidacte». En 1995, il réalise un moyen métrage pour le petit écran, interprété par Miguel Bosé. «J'étais marqué par la pub, l'esthétisme, le perfectionnisme technique, et je manquais de fond. Je me suis inscrit aux cours de théâtre de Ludwig Margulles puis de Judith Weston, pour la direction d'acteurs.» Une formation, dit-il, qui lui a été utile pour enrichir l'humanité d'Amores Perros, scénario travaillé pendant trois ans avec le romancier Guillermo Arriaga Jordan. «Nous voulions une histoire urbaine, rendant compte de la mosaïque sociale de Mexico, où quartiers riches et pauvres sont imbriqués. Il fallait plusieurs intrigues, qui ne montrent pas la douleur et la fragilité comme l'apanage des pauvres. L