Kwangju, c'est un peu Bordeaux en Corée du Sud. En plus gros et
nettement moins beau. Située à près de 500 kilomètres au sud-ouest de la capitale, la quatrième ville (environ un million d'habitants) du «pays du Matin-Calme» après Séoul, Pusan et Taegu est par ailleurs célèbre pour s'être révoltée contre le régime militaire de Chun Doo-hwan en mai 1980 (plus d'un millier de morts parmi les étudiants et la population) et pour avoir vu naître l'actuel président Kim Dae-jung. Enfin, Kwangju a sa biennale internationale d'art contemporain: la plus importante en Asie du Sud-Est, comme le confirme une troisième édition, plutôt de bonne qualité. Après les deux premières, en1995 et 1997, celle-ci aurait dû se tenir l'an passé. Mais il a fallu la différer, pour des questions de budget, d'organisation, d'anniversaire précipité du soulèvement" et pour que la prochaine se tienne en même temps que la Coupe du monde de football (en 2002, en Corée du Sud et au Japon).
Globalisante. En prenant pour thème cette année «Man + Space», sous la houlette du directeur artistique Oh Kwang Su (l'actuel directeur du musée national d'Art contemporain de Séoul), la manifestation joue la carte de l'auberge espagnole.
La biennale se répartit en cinq sections, correspondant aux cinq continents, respectivement confiées à cinq commissaires: Kim Hong-hee pour la Corée et l'Océanie, Thomas Finkelpearl pour l'Amérique du Nord, Yu Yeon Kim pour l'Amérique du Sud, René Block pour l'«Eurafrique» et Arata Tani pour