Il y a un an et demi, l'étrange carcasse vermillon du Batofar a
accosté au pied de la Bibliothèque François-Mitterrand (Paris XIIe). Dans un quartier en plein développement, il s'est affirmé depuis comme l'un des espaces culturels les plus originaux de la capitale. Concerts, performances d'artistes, projections de courts métrages ou after houses, le Batofar, qui comprend aussi un petit restaurant, offre plus qu'un panorama complet de la scène électronique. Dès demain, dans le cadre de son festival européen, il consacre (après Berlin, Barcelone et Budapest) deux semaines à une visite subjective de Londres (lire ci-contre). L'occasion d'une rencontre avec Julie de Muer qui, en qualité de coordinatrice, fait partie des commandants du vaisseau.
D'ou vient le Batofar?
D'Irlande, où il pourrissait en servant de barge à des pétroliers. Signe et Eau, l'association qui le pilote, est née, elle, en 1991 à La Forge, un squat artistique de Belleville. Au départ, un graphiste et un photographe rêvaient de construire un bateau qui servirait d'atelier. Irréalisable, leur projet a évolué. Ils se sont mis à la recherche de quelque chose ressemblant à tout sauf à une péniche, pour en faire un espace de diffusion musicale. Ainsi est née la Guinguette Pirate, en 1995, une jonque chinoise dédiée aux musiques du monde et à la chanson française. Le Batofar, consacré plus particulièrement aux musiques électroniques, est notre deuxième bateau. Comment fonctionne-t-il?
Il y a deux associations, chacun