Menu
Libération
Critique

Du somnifère dans la Coupe

Article réservé aux abonnés
SELECTION OFFICIELLE. James Ivory revient à Henry James. On s’ennuie ferme.
publié le 15 mai 2000 à 1h17

Depuis près de quarante ans (Four in The Morning, son premier court date de 1953), le cinéaste américain James Ivory mène sa barque dans une absolue inconscience des critères en cours, ni à la mode ni démodé, méprisé, à tort, par le tout-venant cinéphile. Son œuvre, riche d’une trentaine de films de fiction, mériterait de la part de la Cinémathèque une rétrospective digne de ce nom. Depuis le merveilleux Vestiges du jour (1995), Ivory n’a plus vraiment cassé des briques : sa bio de Picasso demeure un sujet de plaisanterie dans les dîners et La fille d’un soldat ne pleure jamais a été un redoutable non-événement dans notre pays. La présence d’Ivory en compétition officielle avec, qui plus est, une nouvelle adaptation de son auteur favori, Henry James (après les Européens et les Bostoniens) résonnait comme un possible retour d’inspiration et de faveur, et, en tout cas, avait de quoi allécher le fan-club frustré.

Bonnet de nuit XL. Disons, pour être tout à fait franc, que la folle à château qui sommeille en chacun de nous trouvera dans la Coupe d’or de bonnes raisons de se pâmer puisqu’on saute à pieds joints de splendides palais toscans en non moins admirables résidences anglaises et cottages festifs dévorés de glycines. Disons que, remis de ces vapeurs, on a aussi tout loisir de regarder sa montre, car, sorry but, la Coupe dort et Henry James dans sa tombe ne doit pas compter sur ce film pour voir révisée de sitôt