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Portrait

Découverte. Simon Cellan Jones€ Réalisateur de «Some Voices» (Quinzaine des réalisateurs). Heureux et disjoncté

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publié le 16 mai 2000 à 1h14

Un sourire éclatant et des yeux qui brillent au soleil" Heureux

d'être à Cannes et qu'il y fasse beau, Simon Cellar Jones, 37 ans, plaisante beaucoup en se racontant. Une façon, mine de rien, de travailler dans l'ellipse. Il dit qu'il a commencé «comme garçon de course chez la Fox à Londres», glisse sur sa famille (père réalisateur de TV), ne parle pas de son expérience de photographe (à Beyrouth?), mais fait un récit désopilant de sa façon de financer son premier court-métrage par un emprunt bancaire («chaque prise me coûtait vingt livres, j'étais très stressé!»). On comprend quand même qu'il a dû bagarrer pour s'imposer dans le milieu de la télévision, et qu'il a un certain goût masochiste du saut risqué. Comme le mental du héros de son film, Ray (Daniel Craig), oscillant entre bonheur de vivre et disjonction mentale, son film donne dans la rupture de ton, avec un sens particulier de la pulsation visuelle et sonore. Très personnel.

Son premier film s'inspire d'une pièce de théâtre de Joe Penhall, avec lequel il a travaillé le scénario. «Dans la pièce, les deux frères, l'un de 20 ans et l'autre de 40, ont une relation très père-fils. J'ai préféré les rapprocher en en faisant des trentenaires. On a cherché les façons d'aérer l'histoire en profitant du cadre de Shepherds Bush, un quartier de Londres riche de contrastes, et qui est aussi le mien. Et puis on a dû faire avec le budget: on n'avait que l'équivalent de 2 millions de francs, on a tourné en six semaines seulement" Je