Menu
Libération
Série

Les Blacks sur la brèche.

Article réservé aux abonnés
CANNES NUMERIQUE. Chaque jour, enquête au coeur de la révolution numérique (6/10).
publié le 16 mai 2000 à 1h13
(mis à jour le 16 mai 2000 à 1h13)

New York, envoyé spécial.

Au début du printemps, Stacy Spikes, ancien vice-président «black» de Miramax, était sur le point de signer le contrat de sa vie. Une multinationale promettait de s'engager à des hauteurs extravagantes dans la création de son site web Urban World voué, à plus ou moins court terme, à la diffusion «haut débit» de films «urbains» («comprenez "black, ou éventuellement "latinos», décode-t-il). Le coup de froid d'avril sur la nouvelle économie a, semble-t-il, retardé le deal multimillionnaire mais le New-Yorkais n'a rien perdu de sa chaleureuse détermination. Autour de lui, les sites centrés sur la jeune culture noire américaine se multiplient (du gigantesque UrBan Box Office à la Rap Station lancée par Chuck D, leader du groupe Public Enemy). Et tous se positionnent pour diffuser de l'image. «Digitized revolution.» Stacy Spikes peut néanmoins se targuer d'une longueur d'avance sur le créneau du cinéma. En 1997, il a lancé l'Urban Film Festival qui a tout de suite été débordé sur le versant de la programmation. «L'an dernier, dit-il, nous présentions 70 films d'horizons divers, essentiellement de la diaspora africaine. Les films et les projets existent, mais personne ne les voit. Les minorités ne sont pas représentées sur les écrans. La vidéo numérique et le Web vont changer ça.» Chuck D qui, après l'élan subversif de Public Enemy dans les années 80, semble trouver un second souffle militant sur l'Internet, a placardé en accroche de son site un repiquage