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Libération

Petit train spotting. Il sillonne la Croisette, Sean Penn l'adore, nous aussi.

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publié le 16 mai 2000 à 1h13

Evoluer sur terrain plat, le fameux boulevard qui longe la mer en

l'occurrence, ne veut pas dire que l'existence soit exempte de hauts et de bas. La veille, nous nouions des rapports extrêmes quoique cordiaux avec George Clooney (lire Libération d'hier), ce jour nous allons déployer toute notre énergie restante pour un court railroad movie, urbain et peu people, mais adapté à notre poids de forme et notre état d'esprit. Car il s'agit bien là d'un voyage vers un improbable ailleurs, d'une expérience au-delà des normes. Bref d'un «truc énorme», expression tache d'huile ici, puisque le festivalier hype n'a que ces deux mots à la bouche. Nous y reviendrons prochainement, peut-être lors du compte rendu du célèbre déjeuner des Hot d'or.

En quatre langues. Occupons-nous pour l'heure de nos wagons à pneus et de leur locomotive à moteur. Positionnement géographique parfait, le départ du convoi se fait à proximité du palais des Festivals. Prix modique, 30 francs, soit le tarif d'un demi-croissant en palace. Allure nonchalante ­ «oh, dix-quinze à l'heure, quand j'ai des clients» ­, sensation forte d'être envié par les jaloux, «Nique ta race» nous adressait ainsi un jeune homme en levant le doigt, certitude d'en être, et vague espoir d'y croiser, dit-on, Wim Wenders, Nanni Moretti, Sean Penn ou Miossec, utilisateurs fervents de l'engin, jamais dépaysés à son bord car «the little train of the Croisette» a pour mission de délivrer d'importantes informations touristiques en quatre langues.