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Libération

Travolta, héros de scientologie-fiction. La presse américaine brocarde son film inspiré d'un livre de Ron Hubbard. Erratum.

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publié le 16 mai 2000 à 1h14

Los Angeles, correspondance.

Hollywood ne voulait pas y toucher, il a fallu un milliardaire des teintureries et des boîtes de nuit reconverti en producteur, Elie Samaha, pour réaliser le «rêve» de John Travolta: tourner un film à partir du livre de son guide spirituel, Ron Hubbard, fondateur de l'Eglise de scientologie, à laquelle appartiennent l'acteur et sa femme. Battlefield Earth est sorti ce week-end aux Etats-Unis.

Images «subliminales»? Cette histoire de science-fiction se déroule en l'an 3000, quand les Terriens ont été réduits en esclavage par les méchants de la planète Psychlo ­ personnages immoraux motivés par le seul appât du gain. Travolta joue Terl, le chef des méchants, juché sur des chaussures à plate-forme pour avoir l'air d'un géant et affublé d'une espèce de perruque-balai qui dégouline. Il s'est entraîné à éclater d'un rire satanique.

Travolta et le producteur n'ont cessé de répéter que le livre de Hubbard, écrit en 1982 ­ avant, donc, que la Scientologie n'apparaisse ­, ne comportait aucun message, qu'il s'agissait d'«un film de science-fiction avec John Travolta». Mais Battlefield Earth a été précédé d'une rumeur défavorable sur le Net (l'inverse du Blair Witch Project), certains sites antisectes affirmant qu'on y avait glissé des images «subliminales».

A la sortie du film, finalement distribué par Warner Brothers avec des pincettes, le déchaînement de la presse a été exceptionnel. On a rarement lu dans le New York Times une critique sur six colonnes annonç