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Libération
Portrait

Découverte. Anne Villacèque€Réalisatrice de «Petite Chérie""» (Quinzaine des réalisateurs). Radicalement monomaniaque.

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publié le 17 mai 2000 à 1h12

Elle est belle, Anne Villacèque. Mince et brune comme une pub à la

gloire des filles du Sud (mère originaire de Tanger, père catalan, enfance nîmoise et toulousaine). L'exact opposé, apparemment, de sa Petite chérie, cette Sibylle au physique ingrat, encore scotchée chez ses parents à 30 ans, figée dans les lectures à l'eau de rose.

Anne Villacèque, elle, s'est échappée du nid familial dès le bac bouclé pour faire hypokhâgne à Paris. Le cinéma l'intéressait déjà mais, dit-elle, «je n'osais pas imaginer en faire. Mon ambition maximale, c'était plutôt devenir critique: j'ai toujours rêvé d'être au Masque et la Plume entre Jean-Louis Bory et Georges Charensol. Même ça, je n'ai pas assumé. j'ai opté pour ce qui me semblait le plus proche, devenir prof, comme mes parents. Donc, j'ai fait philo, huit ans. Quand j'ai échoué à l'agrégation, j'ai tenté le concours de la Femis. Et j'ai été reçue».

En sortant de l'école, pourtant, ce n'est pas par la fiction et le long métrage qu'elle attaque. «J'ai fait des documentaires pour Arte, très minimalistes. Trois histoires d'amour de Vanessa, sur une adolescente que j'ai suivie de 13 à 16 ans. Et Les infortunes de la vertu, sur un groupe d'ados confrontés, à Tours, à leur premier sujet de philo.»

Le sujet de Petite chérie lui est venu d'un fait divers «lu dans Libération». Une anecdote autour de laquelle elle a laissé s'opérer le travail du temps et de son imagination. «Ce que je cherchais, c'était arriver à comprendre comment cette fille en éta