Après six ans sans tourner, elle a pris à bras le corps une fresque
historique. Et en parle dans son style, direct.
Dans la campagne normande où elle s'est retirée depuis trois ans («un truc de fuite, de recours aux forêts, vous voyez?»), Patricia Mazuy goûte certaines formes d'indépendance. Traverser les champs jusqu'à Omaha Beach par exemple, «pour aller pêcher les crevettes à la pile avec Achille (son fils de 5 ans) à quatre heures du matin». La réalisatrice a acheté là un presbytère avec son compagnon Simon Reggiani, acteur dans Saint-Cyr.
Six ans après le sensationnel Travolta et moi («Faut arrêter de me brouter avec ce film!»), ce grand bâtiment en chantier depuis deux ans est la première chose qu'on découvre d'elle. Patricia Mazuy, en pantalon de peintre et gilet, mène la visite rapide et saccadée, sautant du coq à l'âne au milieu des gravats («une maison, c'est dur, c'est comme un film»). On a du mal à la suivre. Plus encore à la cerner. C'est un trait marquant de son caractère de cinéaste carburant à l'emporte-pièce «Avec elle, le cinéma ne passe pas par les mots, dit un ex-collaborateur. C'est sa force, il faut savoir la comprendre.»
«Parce que!» Saint-Cyr est un projet que Patricia Mazuy porte depuis une éternité. Elle en a eu d'autres. Qui ne se sont pas faits. Ou qui ont mal tourné. «Les films, ce ne sont pas des grands désirs qui se tiennent du début à la fin», dit-elle. En 1994, elle a rencontré le producteur Denis Freyd et accepté par bravade sa proposition de fi