Menu
Libération

Interprétations féminines.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 2000 à 1h09

Et vous le trouvez comment, ce festival? Très sage. Les films sont

sages, les fêtes sont sages, les gens aussi, à part quelques rares hallucinés. S'ennuierait-on? Même pas. Cet understatement général n'a rien de désagréable. Mais les faits sont là: la cohérence est floue, les enjeux sont indistincts, les désaccords faibles et les emballements presque routiniers. En fait, l'édition de l'an 2000 manque encore de ce petit quelque chose qui la mettrait tout à fait à la hauteur de sa réputation. Il paraît que, même devant les petits écrans de Paris et d'ailleurs, ça se voit: «Ça a l'air calme, non, cette année?»

C'est à se demander si l'imprévu, la surprise, le choc, le dégoût, la révolte, bref, la vie, ne seraient pas à chercher parmi les rayons déclassés du Marché, dont certains films ont été les seuls à jouir d'un véritable buzz dans la discrète sagesse festivalière. Particulièrement deux d'entre eux: Baise-moi de Virginie Despentes, mis en scène par elle-même d'après son roman, et Scarlett Diva d'Asia Argento. Pour le casting de son film outlaw, la première a choisi de travailler avec des actrices du X professionnel (lire page 35); la seconde, actrice dans les films de son papa, Dario, ou d'Abel Ferrara notamment, a semble-t-il mis pas mal de son immense talent à démontrer, pour son premier film, qu'elle pouvait aller au-delà des limites convenables et convenues fixées à sa profession.

Or voilà: cette concomitance d'excès féminins non seulement nous titille mais aussi nous arrêt