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Libération
Critique

Pop. L'itinéraire pittoresque de la chanteuse du groupe californien Shivaree, qui livre son premier album. Shivaree. CD: «I Ought to Give You a Shot in The Head for Making me Live in This Dump», Capitol/EMI. En concert à 20 h 30 ce soir à l'Opus Café, 167, quai de Valmy, 75010 Paris, 01 40 34 70 00.

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publié le 18 mai 2000 à 1h07

Los Angeles, de notre correspondant.

On ne le dirait pas à lire les paroles de ses chansons (pas narratives pour un sou), mais Ambrosia Parsley est une raconteuse née. Prenons l'histoire de sa grand-mère. Son mari était mineur en Virginie, ils avaient cinq garçons, et il les a tous plaqués pour aller vivre avec une autre femme. Grandma Parsley, finissant par apprendre où il était ­ en Californie dans la Vallée (de San Fernando) ­ a mis les gamins dans la voiture, conduit d'Ouest-Virginie jusqu'à Reseda et loué une baraque juste à côté d'où il créchait. Elle a inscrit les gosses à l'école, arrangé la maison, «tout ça sans que mon grand-père n'en sache rien». Une fois prête, elle est allée sonner à sa porte. Il a ouvert. Elle l'a poignardé dans le cou avec un canif, emmené aux urgences, fait recoudre et ramené à la maison. «Disons qu'il n'est plus sorti pendant un long moment», s'esclaffe la chanteuse du groupe Shivaree. Ils se sont tous installés là-bas. En grandissant, les fils ont acheté des maisons, jamais à plus de dix minutes les unes des autres. Les familles mangeaient, buvaient ensemble. Et faisaient de la musique, évidemment. Son père avait 13 ans lors du grand déménagement; avec lui, en plus de cette belle musique des Appalaches, Ambrosia a été exposée à George Jones, Ray Charles, Leonard Cohen, etc. Son père travaillait pour la compagnie du téléphone. Un des frères était pompier. Un autre a fini colonel.

Ukulélé. «Gamine, je faisais tout en chantant», dit-elle. Du côt