Je préfère le bruit de la mer (Un certain regard, en salles depuis
mercredi) est le nouveau long métrage de l'Italien Mimmo Calopresti (La seconda volta). Il détaille l'amitié de deux adolescents issus de milieux sociaux opposés. L'un n'a pas de foyer stable, l'autre est un grand bourgeois en pleine crise oedipienne. Tous deux sont également désoeuvrés. Le film prolonge l'inspiration en mineur du jeune cinéaste. On y retrouve son goût de la nuance et de la demi-teinte. Les tensions, les affects, les crises personnelles y sont traités comme autant de feux qui couvent et ne s'embrasent que par fugitives étincelles. Servi par un beau travail sur la lumière et une interprétation subtile, Je préfère le bruit de la mer est un océan calme, dont la surface étale ne masque pas les courants violents qui l'agitent en profondeur.
Faites comme si je n'étais pas là (Quinzaine des réalisateurs). Pour filer la métaphore maritime, on pourrait dire que le premier long métrage d'Olivier Jahan, est un film à marée basse (de cinéma, d'inspiration). Jérémie Rénier (découvert dans la Promesse) incarne un adolescent torturé, qui supporte mal la liaison de sa mère avec un beau-père qu'il déteste. Enfermé dans sa chambre, il observe, muni de jumelles, les allées et venues des voisins de l'HLM d'en face (Alexia Stresi et Sami Bouajila). Frustré, mal embouché, haineux, le garçon fomente des petites vilenies dans son coin (lettres anonymes, délation) avant de prendre le taureau de sa libido en surchauf