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Portrait

Découverte. Takenori Sento€Producteur du film «Eureka» (Sélection officielle). L'affranchi du cinéma nippon.

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publié le 19 mai 2000 à 0h42

Eureka est un film hors norme qui ne débarque pas sur la Croisette

sans escorte. Dans l'ombre du réalisateur Shinji Aoyama, se profile Takenori Sento, producteur affranchi aux allures de petite frappe yakuza qui ne se déplace jamais sans sa mallette argentée et ses cigarettes Premier (sept en une heure), et rarement sans sa garde prétorienne (une vingtaine de collaborateurs). Aux trousses de ce cortège se presse une équipe de la télévision japonaise qui ne perd pas une miette du festin. Inutile de préciser que Takenori Sento est une célébrité à Tokyo (il a produit en 1998 deux films d'horreur psychologique qui ont raflé la mise au box-office nippon) et qu'il ne fait rien pour donner l'impression du contraire.

Nouvelle génération. A ses yeux, le cinéma japonais a traversé une mauvaise passe parce qu'on a laissé se dévaluer le rôle du producteur «J'interviens à tous les stades de la fabrication d'un film, dit-il. De l'écriture au montage. Mon ambition est de recréer un système de studio au Japon. Sur de nouvelles bases, en renonçant à toute forme de subvention, en trouvant des montages financiers originaux et en utilisant au mieux les atouts des nouvelles technologies.» Dans le système Sento (Suncent CinemaWorks), il n'y a pas d'ambiguïté sur la manière dont sont concentrées autorité et responsabilité. A qui revient le final cut? «A moi», répond le producteur, avec une pointe de théâtralité. Ça ne l'a pas empêché de laisser Shinji Aoyama présenter au festival un film de 3 heur