Des éclats de rire dans le brouillard: telle fut la septième édition
du festival «le Choré-Graphique» de Tours, impulsé par le centre chorégraphique de Daniel Larrieu. Avec un petit budget inférieur à un million de francs (400 000 F dévolus à l'artistique), Laurent Barré parvient chaque année à dire quelque chose des poussées de fièvre d'une jeune danse qui doit désormais gérer le patrimoine vingt ans après l'explosion des années 80 et continuer à produire, pour nourrir un marché partagé entre héritage du passé (autoalimenté de «valeurs sûres») et appel de l'international.
Plante vivace. «Tout est à repenser, dit Laurent Barré, à construire autrement. Il n'est plus impossible d'envisager un projet portugais répété au Japon avant d'être présenté en France. Le tout est de concevoir autrement la production.» En attendant, le «Choré» réaffirme sa conviction que la danse d'aujourd'hui, avec ses multiples croisements, est une plante vivace qui, même dans le fief du père-la-pudeur, peut convaincre. Le public en est, lui, persuadé, qui prend un abonnement au festival pour découvrir ce qu'il ne connaît pas.
Emotions. Et il s'est amusé avec la beauté grave de Vera Mantero, le bordel toutes références confondues (de Balanchine à Pina Bausch) du Mickey de Marco Berrettini. Il aurait pu rire aussi de dépit devant la proposition de Christian Bourigault. Ses trois solos, jusque-là dispersés ils ont été écrits sur une dizaine d'années ont été ici réunis, donnant un sens pathétique à l'